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Décolonisations

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Article en cours d’améliorations ; )

Quelques vidéos de plus
Quelques livres de plus
Un constat amer de plus… et la vie continue.

Accroche toi, mets tes lunettes de soleil et ton maillot, ça va chauffer. Plus chaud que le climat.

États de lieux

Ça fait un bail que je pense à écrire au sujet de la décolonisation… et dernièrement avec les évènements politiques français (élections européennes &co), le sentiment de manipulation et d’absurdité se sont précisés dans mon esprit. Alors je parlerai de décolonisation de la terre ET des cerveaux !

J’ai envie de laisser les mots rêver d’un monde meilleur. Mais pour cela il me faut faire un constat… celui que la colonisation est omniprésente dans ce monde, et ce depuis des millénaires. La page Colonisation de wikipédia développe ce sujet.

Quelques hommes à la soif de pouvoir démesurée, l’hubris, entraînant de nombreux autres à conquérir des territoires, des peuples, des imaginaires, la nature.

Mais pourquoi ?

« Les êtres humains recherchent la victoire car elle les met au cœur d’une hiérarchie qui va leur apporter de multiples avantages : revenus matériels, ressources alimentaires, soins, accès à des partenaires sexuels, possibilité de se reproduire.

Pour chacun d’entre nous, il est essentiel de se comparer à d’autres êtres humains : les mêmes expériences révèlent que l’activité du striatum ne se manifeste que si l’on gagne contre un autre humain, et non contre une machine : les joueurs vidéo qui remportent contre un logiciel n’activent pas leur striatum. Ce qui compte, c’est le classement. C’est la comparaison. Ce n’est pas de réussir le jeu, c’est de monter dans la hiérarchie. Il y a quelques années a été découvert un senseur de dominance dans notre cerveau, qui nous informe du rang de notre adversaire dans la collectivité à laquelle nous appartenons, et qui stocke l’historique de ses victoires et des défaites. En d’autres termes, nous passons notre temps à nous situer par rapport aux autres. Les psychologues appellent ce phénomènes la comparaison sociale.

La comparaison sociale est un ressort puissant de nos comportements, et est profondément ancrée dans nos gènes ainsi que dans notre fonctionnement mental depuis des centaines de millénaires. La raison en est simple. Les personnes aiguillonnées par une forte comparaison sociale, sont certes toujours sur le qui-vive, jamais contentes, angoissées à l’idée de ne pas être au faîte de la hiérarchie, et peuvent passer leur vie à vouloir s’élever dans la société. Mais de fait, elles auront accès à plus de biens matériels, de pouvoir et de sexe que les autres. Et, mathématiquement, sur de larges échantillons de population, leurs gênes seront favorablement sélectionnés, transmettant par la même occasion l’attrait pour le pouvoir et le statut social. »

Dans cet article je vais te balancer pleins de vidéos et de citations pour développer le sujet… je fais en sorte que ce soit digeste, et en même temps il y a beaucoup d’informations que j’ai envie de partager… #sujet complexe.

Tous les extraits cités je les tirent du livre Le Bug Humain de Sébastien Bohler, sauf si précisés autrement.

Un autre regard

J’ai l’impression d’avoir appris tellement de choses sur ce qui s’est passé dans l’histoire, bien plus qu’à l’école, voire à l’opposé de ce qui est appris à l’école.
Je me suis regardé notamment toute la série L’Empire n’a Jamais Pris Fin sur Blast (qui a un bon parti pris je dois dire)


Cette 1ère vidéo montre que par exemple, Monsieur Jules César avait été un grand dictateur, colonisateur, exterminateur, pour des raisons pas très chevaleresques : renflouer ses dettes. Et son génocide et pillage des « Gaules », ont été un modèle pour de nombreux autres dictat… rois, empereurs, présidents, etc.

Mais comment des millions d’êtres peuvent suivre quelques uns dans leur folie ?
Et comment sortir de ce fonctionnement et cette emprise ?
Étienne de la Boétie tente d’y répondre dans son essai De La Servitude Volontaire, dont voici un extrait :

« Encore ce seul tyran il n’est pas besoin de le combattre, il n’est pas besoin de le défaire, il est de soi-même défait, mais que le pays ne consente à sa servitude ; il ne faut pas lui ôter rien, mais ne lui donner rien ; il n’est pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples mêmes qui se laissent ou plutôt se font gourmander, puisqu’en cessent de servir ils seraient quittes »

Étude de la colonisation

La colonisation à différentes formes, bien étudiées. Cette vidéos d’Histoires Crépues en parle très bien :

Une de ces formes les plus sournoises est celle de l’imaginaire. Les États-Unis sont les maîtres en la matière. J’ai appris récemment qu’ils (Roosevelt &co) voulaient occuper la France et non la sauver lors de la 2ème guerre mondiale, mais le narratif retenu est celui des vainqueurs comme souvent :

Pour moi tout part du fait que les pays « occidentaux » se sont enrichis sur le dos des pays qu’ils ont colonisé, pour les piller de leurs ressources, pour y exploiter et asservir les humains ; et ce depuis des millénaires.

Et c’est encore bien présent au travers de la colonisation de l’imaginaire, du rêve américain, de la publicité qui, on le sait, a intérêt de créer du désir pour qu’il y est consommation, moteur de ce système capitalisme consumériste.

« En 1929, Herbert Hoover, alors président des États- Unis, commanda un rapport sur les changements dans l’économie, dont Rifkin livre un extrait dans La Fin du travail :

‘L’enquête démontre de façon sûre ce qu’on avait longtemps tenu pour vrai en théorie, à savoir que les désirs sont insatiables; qu’un désir satisfait ouvre la voie à un autre. Pour conclure, nous dirons qu’au plan économique un champ sans limites s’offre à nous; de nouveaux besoins ouvriront sans cesse la voie à d’autres plus nouveaux encore, dès que les premiers seront satisfaits. […] La publicité et autres moyens promotionnels […] ont attelé la production à une puissance motrice quantifiable. […] Il semble que nous pouvons continuer à augmenter l’activité. […] Notre situation est heureuse, notre élan extraordinaire.’

Les experts mandatés par Hoover avaient analysé la situation avec une acuité stupéfiante. Chaque mot qu’ils ont couché sur le papier décrit la dynamique du « toujours plus », qui est devenue le credo de l’économie de marché. Voilà maintenant près d’un siècle que cela dure. Un siècle durant lequel le point de surconsommation de la planète a graduellement augmenté, jusqu’à basculer dans le négatif au début des années 1980. »

Cette dynamique du « toujours plus » s’explique scientifiquement, car dans notre cerveau se trouve le striatum, qui délivre de la dopamine en présence de nourriture, sexe, statut social, information, avec le moindre effort possible, tout ça pour assurer, à la base, la survie.

Les conséquences

« La catastrophe consumériste dans laquelle nous sommes engagés n’existerait pas sans ces deux ingrédients : le cerveau d’un primate et la technologie d’un dieu.

Cette bombe nous explose en pleine figure aujourd’hui pour une raison très simple : pendant des milliers d’années, l’homme a rongé son frein. Les signes de statut social ont été réservés à une élite, souvent appelée noblesse, puis haute bourgeoisie. Tout a changé au cours du xx° siècle dans les pays industrialisés, quand la notion de bien-être s’est démocratisée et que, dans le même temps, les progrès de l’industrie ont permis la production en chaîne de biens de confort mais aussi de luxe et de prestige.

Il n’a fallu longtemps pour convaincre les striatums frustrés de millions de subalternes de se hisser dans la hiérarchie sociale. »

« La libération de dopamine dans le putamen et le noyau caudé, provoquée par la présence d’un stimulus saillant, signale toujours une opportunité intéressante. Les zones de notre cerveau qui attirent notre attention vers des détails particuliers de notre environnement le font d’après des critères bien précis. Elles guettent les signaux pouvant indiquer une ressource alimentaire, un profit quelconque, un potentiel lié à la reproduction ou au statut.

Certains d’entre vous auront noté que les deux zones cérébrales impliquées ici (le noyau caudé et le putamen) font partie du striatum. Dans cette partie de notre cerveau, en effet, se trouvent des neurones qui attisent notre soif d’information. »

« Habitué à être hyperstimulés par une interface numérique, le cerveau enfantin ne supporte plus les phases de calme ou de faible stimulation, comme cela peut être le cas d’un cours de quarante-cinq minutes passées à écouter un enseignant s’exprimer devant un tableau noir, sans débauche de flashs lumineux ou de détonations. Sans cesse activée par des stimuli extérieurs puissants, l’attention ne peut plus être mise en marche de l’intérieur par les zones frontales du cerveau, car celles-ci n’ont pas été suffisamment développées à cet effet. Distractibilité, pertes de concentration, agitation, on voit poindre les prémices du trouble attentionnel avec hyperactivité. Il faut avoir soi-même conçu ces instruments pour savoir ce qu’ils font au cerveau. Personne n’a oublié cette réponse de Steve Jobs à un journaliste qui lui demandait quel usage ses enfants faisaient de l’iPad: ‘Ils ne l’ont jamais eu entre les mains’ »

« notre système de récompense ne s’active que si nous obtenons plus que ce que nous attendions. Les résultats anticipés ne produisent pas de plaisir. Seul un résultat supérieur aux prédictions est valorisé. La maxime de notre comportement est :

MON CERVEAU ME RÉCOMPENSE SI J’OBTIENS PLUS QUE LA DERNIÈRE FOIS.

Il est aisé de comprendre pourquoi ce système constitue un puissant outil d’apprentissage. Tout comportement […] qui améliore le résultat final est sélectionné aux dépens de ceux qui ne font que reproduire les acquis précédents. Ce système cérébral est une force d’optimisation et d’amélioration. »

« Le striatum des animaux fonctionne selon le même principe. Les résultats à atteindre sont les renforceurs primaires (nourriture, sexe, statut, information, moindre effort) et les neurones à dopamine réalisent, dans chacune des situations que nous rencontrons, des prédictions sur notre capacité à atteindre ces objectifs. L’écart entre ce que nous atteignons réellement et cette prédiction est converti en décharge de dopamine positive si nous atteignons un but supérieur à la prédiction, négative dans le cas contraire.

La découverte de ce mécanisme a confirmé une prédiction brillante réalisée dès 1976 par le biologiste et généticien Richard Dawkins. Dans son livre qui fait probablement partie des dix ouvrages de sciences qu’il faut absolument avoir lus dans sa vie, Le Gène égoïste »

« Sur tous ces plans alimentaire, sexuel, social – nous sommes esclaves d’une propriété très simple de nos neurones dopaminergiques qui conditionne une croissance perpétuelle.

Quelles conséquences cela a-t-il pour notre avenir ? Aujourd’hui, une part importante des décisions qui sont prises à haut niveau relèvent de deux grandes forces : d’une part, les entreprises multinationales qui cherchent, de la même façon, à maximiser leur profit et qui, pour cette raison, n’ont aucunement intérêt à refréner ce penchant de l’humanité pour le « toujours plus » ; d’autre part, les États gouvernés par des striatums isolés (des dirigeants politiques en quête de pouvoir personnel) qui cherchent eux aussi à maximiser leur pouvoir et relaient à cette fin la doctrine la plus largement répandue du toujours plus, à savoir le consumérisme de masse. »

« Il vient toujours un moment où l’énergie mentale dépensée pour repousser les diverses tentations qui nous entourent (cette belle vitrine ornée d’éclairs a chocolat, l’enseigne de ce fast-food, les sachets de pop-corn au cinéma, la nourriture présente dans le frigo…) vient à s’épuiser. Ce phénomène porte le nom de «déplétion de l’ego» et se constate par exemple à travers des expériences amusantes où l’on observe que des personnes venant de résister à l’envie de manger des chocolats éprouvent ensuite de grosses difficultés à résoudre des problèmes mentaux, ce qui indique que leur énergie mentale s’est épuisée à lutter contre la tentation du renforceur primaire. »


Je me suis souvent demandé pourquoi c’étaient, dans la très grande majorité des cas, des hommes – appartenant au genre masculin – qui se trouvaient en haut de la pyramide et qui abusaient de leur pouvoir sur autrui.

« L’apprentissage social est sans doute ce qui explique que les femmes soient plus enclines à partager, […] Et le fait qu’elles activent leur striatum et en retirent du plaisir est tout à fait compatible avec la théorie du conditionnement opérant. Elles ont été conditionnées, depuis leur naissance, pour aimer cela. Mais c’est un bon conditionnement. Si nous voulons tenter quelque chose pour utiliser notre striatum à des fins constructives collectivement, plutôt que destructives pour toute la planète et l’humanité, il serait probablement utile de le généraliser aux deux sexes. »

les chercheurs ont alors pratiqué un test de vérité : si l’altruisme est motivé par le plaisir, toute action entravant les zones cérébrales du plaisir devrait effacer le comportement généreux des femmes. Ils leur ont donc injecté un produit répondant au doux nom d’amisulpride, dont la particularité est de se fixer sur les neurones du striatum et de bloquer leur fonctionnement. Aussitôt, le striatum des femmes s’est éteint et leur comportement altruiste a disparu. Elles se sont montrées exactement aussi égoïstes que les hommes. Conclusion : même les actes les plus désintéressés sont engagés parce qu’ils procurent du plaisir. Parce qu’ils nous font du bien en activant les mêmes zones de notre cerveau qu’un Big Mac, un orgasme ou une promotion professionnelle.« 

Vers un cercle vertueux

Il existe un moyen de reprendre le contrôle sur nos comportements instinctifs :

« nous pouvons apprendre à valoriser d’autres comportements que la recherche de nourriture, de sexe, de farniente ou de pouvoir. Ces renforceurs primaires sont actuellement les rois du monde parce que l’industrie parvient plus facilement à les exploiter et à les monnayer. Mais ce n’est pas la seule voie traçable. La générosité féminine n’est qu’un exemple, mais elle nous montre que le striatum peut apprendre à aimer bien d’autres choses, et que nos buts peuvent être redéfinis par un facteur déterminant qui est la norme sociale. Le discours parental, puis celui de l’école, des médias et de la politique, en valorisant socialement des comportements comme l’altruisme, la modération, le respect de l’environnement, peut amener nos striatums à voir les choses sous un angle nouveau.« 

« Quand je parle de magnifier les stimuli physiques par le pouvoir de l’esprit, soyons bien clair : il s’agit du pouvoir des neurones, et non d’une entité immatérielle non mesurable empiriquement. Je me place dans un cadre conceptuel où la conscience est produite par nos cellules cérébrales, et l’accroissement d’intensité perceptive dont il est question correspond bel et bien à une augmentation d’activité cérébrale dans des régions formellement identifiées de notre encéphale. Celles-ci s’articulent en grande partie autour du pivot de la conscience qu’est le cortex préfrontal.

« Ce qui importe ici, c’est la conclusion. Et celle-ci est qu’en développant notre caisse de résonance sensorielle, nous pouvons faire croire à notre striatum qu’il obtient davantage de plaisir, alors que nous lui en donnons moins quantitativement. Manger un peu moins, mais en prenant le soin de percevoir de façon plus intense et plus pleine ce que nous absorbons, est une façon de duper notre striatum, et il l’a bien cherché. En outre, le temps employé à goûter ces sensations permettra à la sensation de satiété de s’installer. Celle-ci a en effet besoin d’au moins vingt minutes pour être émise par nos viscères et parvenir au cerveau. Le point critique est que celui-ci reçoive le message, « l’entende » au sens propre. Car la satiété n’est pas un message très puissant. Si l’on ne prend pas la peine d’y être attentif,« 

« après un programme de plusieurs semaines d’entraînement à la pleine conscience, le cerveau redevient capable, au moment où l’émotion négative surgit (à l’occasion d’un moment de blues, de stress avant un examen ou une présentation de projet), de détecter cet état affectif, de mettre un nom dessus et de le voir en toute lucidité. Le simple fait de mettre cet état à distance et d’en avoir pleinement conscience crée une légère distanciation et un temps de réflexion. « Qu’est- ce que je suis en train de ressentir ? D’où vient cette émotion ? Est-ce une bonne idée de manger pour essayer de la faire disparaître ? Quel est mon choix ? »« 

Bien, il ne reste plus qu’à prendre le temps de savourer les choses simples, d’être plus conscient de chaque sensation perçue, de méditer, contempler, ralenti, se déconnecter, décroître, avoir de la gratitude, aimer la sobriété.

Sur ces belles paroles, je te laisse, en espérant que tu auras appris des trucs. Ciao ; )

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