Aller au contenu

Voyagez autrement sans vous ruiner : alternatives et premiers pas

Temps de lecture : 12 min / Mis à jour : 22 Oct 2022 / 2340 mots

Statue Bouddha khmer
À quelques mètres d’une statue de Bouddha au Cambodge

Pour celles et ceux qui veulent voyager, découvrir d’autres cultures, visiter des contrées lointaines sans se ruiner !

En dehors du tourisme conventionnel, qui peut être souvent onéreux, et superficiel (avion, hôtel, restaurant, visite guidée de monuments), il existe d’autres manières de voyager, par exemple : faire du volontariat, coucher chez l’habitant, faire de l’auto-stop…

Ces alternatives au voyage conventionnel sont la plupart du temps gratuites, mais l’avantage principal est qu’elles permettent de s’imprégner pleinement des us et coutumes d’autres pays.

Dans un 1er temps, je passerai en revue quelques interrogations et doutes liés au voyage et aux premiers pas… parce qu’on aimerait bien partir dans un autre pays mais… il y a souvent une raison de ne pas le faire.
Puis, je ferai un tour d’horizon des alternatives.

tintin_lao-tseu

Pour moi, partir dans d’autres contrées ça a été l’occasion de faire de superbes rencontres, d’améliorer mon anglais et mon espagnol jusqu’à arriver à tenir une conversation.
Ça m’a permis d’apprendre de nouvelles coutumes et de prendre conscience que chaque contrée, comme chaque individu, pense différemment.

S’imprégner de cette différence apporte un nouveau regard sur le monde. Et la différence n’est plus une peur… en la comprenant elle devient une force.
À présent, je sais que je peux aller dans n’importe quel pays et par n’importe quel moyen de transport, c’est un formidable sentiment de liberté et d’autonomie. Rien que ça 🙂 !

Lao Tzeu a aussi dit : « Un voyage de 1 000 lieux commence toujours par un pas. »

Les interrogations liés aux premiers pas

Bien sûr même si l’envie est là, lorsqu’il s’agit d’une expérience nouvelle, il peut y avoir un tas de doutes venant bloquer le passage à l’acte :

J’aimerai bien mais…

«ce n’est plus de mon âge»
On connaît tous l’expression «le voyage forme la jeunesse»… mais celle-ci me paraît plus complète et juste «les voyages sont l’éducation de la jeunesse et l’expérience de la vieillesse» (de Francis Bacon).

J’ai rencontré des personnes de toute âge qui sont parties à la découverte du monde en empruntant des voies alternatives.
Certaines avaient fait une pause dans leur boulot, d’autres ne voulaient pas attendre la retraite, toutes avaient à cœur de vivre une expérience en dehors de leur quotidien bien ordonné.

«j’ai peur d’être loin de mon entourage, de ma région natale»
«ce n’est pas pour moi, c’est pour les aventuriers» 
Le connu rassure, l’inconnu fait peur, et pourtant perdre ses repères quotidiens dans un pays où tout semble différent permet de porter un regard nouveau, d’élargir sa vision.

Si vous n’avez jamais fait l’expérience de quitter radicalement votre routine plusieurs semaines, je vous assure que ça vaut le coup. On en revient grandi, serein, avec une ouverture d’esprit propice aux changements.

Et pour les parents je vous conseille le site Voyages et enfants, et cet article notamment pour les mères de famille. Vous y trouverez des conseils, astuces et autres témoignages pour vous aider et rassurer à franchir le pas en famille.

«ça va me coûter trop cher»
On va le voir plus loin, si l’envie est vraiment là, se retenir de voyager à cause de l’argent n’est pas une raison suffisante. Par exemple il est possible de dépenser seulement 400€ pour un séjour de 3mois en Angleterre, en faisant de l’auto-stop au maximum, du wwoofing… c’est du vécu 😉

Plantation de riz, ragi et varagu en Inde
Plantation de riz, ragi et varagu en Inde

«faut que je prenne l’avion, mais ça pollue»
Pour ce qui est de partir à l’autre bout du monde, l’avion devient presque incontournable surtout lorsqu’on n’a que quelques semaines.
L’idée de prendre l’avion m’a posé un gros cas de conscience, et peut-être qu’à vous aussi. Je pensais à l’écologie, à la pollution… je trouvais que ce n’était pas compatible avec mes valeurs (voir cette excellente vidéo de Groland à ce sujet)… mais l’envie de parcourir le monde, l’Asie notamment (pour aller rejoindre un ami qui y vivait), était profondément là. Et le but n’était pas de juste consommer, mais d’expérimenter un autre mode de vie.

Prendre l’avion pour aller voir un match de foot le temps d’un week-end… ou faire du wwoofing et partager le quotidien d’autres habitants de la Terre, de découvrir leur culture… Y-a t-il une raison plus légitime que l’autre de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde ?
C’est bien sûr à chacun d’y répondre, de mettre dans la balance le pour et le contre avec conscience, en respectant ses valeurs. Mode éthique activé 😉

Il y a aussi la possibilité de calculer et de compenser l’impact carbone causé par le transport en faisant un don à un organisme (Goodplanet par exemple) qui réalise des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en plantant des arbres, etc.

Le secteur aéronautique recherche
activement et trouve des solutions pour diminuer son impact environnemental en réduisant sa consommation énergétique (et faire des économies of course), et en projetant d’utiliser d’autres sources d’énergie moins polluantes que le kérosène… affaire à suivre. Ces solutions, de mon humble avis, ne devraient toutefois pas être une excuse pour s’envoyer en l’air à tir-larigot.

«je n’ai pas le temps, je travaille»
Ça serait dommage d’attendre la retraite pour réaliser une envie très présente. Prendre une semaine de congé dans un pays ou une région limitrophe sera déjà une bonne première expérience. Vous pouvez par exemple aller dans un chalet perdu dans la montagne, le temps d’une petit semaine sans presque rien débourser en faisant du volontariat.

«mon anglais est trop mauvais»
Nawak !
En partant de ce principe, il n’y a rien d’autre à faire que de rester dans votre canapé et continuer de s’évader avec les boutons qui changent le monde et donne l’impression de voyager grâce à l’écran plat… très plat.
Ou alors vous pouvez regarder cette vidéo (et les suivantes) pour ne pas faire de votre niveau en anglais une mauvaise excuse. Elles vous motiveront à apprendre une langue !

Qu’importe votre niveau, vous avez très certainement déjà des bases pour vous présenter, dire bonjour… le reste viendra en parlant, dîtes-vous que la grande majorité des gens auront plaisir à vous aider à améliorer votre anglais.

Si vous souhaitez améliorer votre anglais (ou d’autres langues) dés maintenant, Duolingo est un super site. Il utilise une méthode d’enseignement basé sur la ludification, sous forme de jeu. Enjoy 😉

Petit tour d’horizon des alternatives

L’hébergement :
Vous pouvez dormir chez l’habitant grâce au couchsurfing : c’est le site le plus important de service d’hébergement temporaire et gratuit.
Le site est en anglais mais intuitif et facile d’utilisation.
Après l’inscription gratuite il reste à mettre une description plus ou moins brève de vous dans votre profil (partie qui peut rebuter certain-e-s mais qui est importante pour installer un climat de confiance avec d’autres couchsurfers).
Vous pouvez choisir d’être hôte et/ou d’être accueilli dans plus de 200000 villes que ce soit pour une ou plusieurs nuits.
C’est un très bon moyen pour échanger avec des locaux et connaître les bons plans sur ce qu’il y a à faire dans les alentours.
Vous pouvez aussi préciser que vous ne voulez faire que des rencontres, dans le cas où vous voulez faire une première approche avant de vous lancer, ou simplement pour voir des gens du monde entier dans votre ville. Il y a une communauté internationale de couchsurfers, et dans chaque grande ville des rencontres sont régulièrement organisées.

Le volontariat :
Il existe le WWOOFing (« World Wide Opportunities on Organic Farms ») pour aller travailler dans une ferme, une exploitation agricole ou chez des particuliers qui sont dans une démarche biologique.
En règle général pour 5-6 heures de travail, 5 jours par semaine vous êtes nourris, blanchis et logés.
Pour avoir accès à la liste des hôtes il faut s’inscrire et payer une adhésion de 25€ pour une personne seule pour une année et par pays… si vous voulez faire du wwoofing dans plusieurs pays il faudra payer pour chacun d’entre eux une adhésion.
Cette pratique de volontariat a été créée en 1971 en Angleterre et s’est répandu un peu partout dans le monde, c’est une opportunité de voyager tout en apprenant de nombreuses méthodes de jardinage et de culture de la terre.

Récolte de fumier au Portugal
En train de cueillir du fumier au Portugal

À présent de nombreux réseaux de ce type ont émergé, Workaway et Helpx font partie des plus connus.
Le principe est le même que celui du wwoofing : travail en échange du gîte et du couvert, à la différence que ceux-ci sont plus généraux dans les activités proposées (garde d’enfants en France, aide dans un hôtel à Taïwan, s’occuper de huskies en Finlande…). L’inscription donne directement accès aux propositions du monde entier (contrairement au réseau Wwoof).
Avec Workaway vous pouvez voir la liste des hôtes mais pour les contacter l’inscription coûte 49€ pour une année pour une personne, ou 59€ pour 2 personnes.
Pour Helpx l’inscription est gratuite. Pour accéder à la liste complète des hôtes et les contacter la cotisation est de 20€ pour deux ans. Le site est en anglais !

Petit conseil pour ne pas avoir de surprise : bien clarifier et demander la confirmation de ce que propose les hôtes dans leur description avant de dire oui.

Reste à voir le déplacement maintenant :

Auto-stop

Au-delà du critère économique et écologique de ce type de déplacement, il s’agit surtout d’appréhender un nouvel état d’esprit. Aller d’un point A à un point B en se laissant guider par l’inconnu.

Ça fait peur, on se dit qu’avec ce qu’on entend aux infos c’est de la folie de faire du stop… mais la réalité est tout autre.
En essayant, même sur une courte distance, vous vous rendrez compte que les gens ont envie de rendre service sans rien attendre en retour, si ce n’est le plaisir d’avoir aider une personne 🙂

J7 STOCKHOLM (7)
De Stockholm à Sundsvall… un ami prend la photo, dans quelques minutes un taxi va nous embarquer gracieusement !

De tous les échanges que j’ai eu avec d’autres auto-stoppeurs, il y a un avant et un après le premier stop effectué.
Avant c’est souvent l’appréhension, le doute, la remise en question… puis lorsqu’on est au bord de la route avec la volonté, la patience et le sourire il y a forcément une personne qui s’arrête, et là c’est le réconfort.
Un-e inconnu-e a répondu à votre attente de manière désintéressée… trop sympas les humains.

Vous pouvez aborder le stop de différentes manières : en vous organisant avant en choisissant le lieu, en préparant un panneau, en ayant l’air le plus sympa possible de façon à mettre toutes les chances de votre côté pour arriver au plus vite à destination.
Ou en faisant une entière confiance face à l’inconnu, sans planifier, sans contrainte de temps, avec une approche plus spirituelle et la conviction qu’une personne s’arrêtera. Que cette personne sera la bonne personne parce que vous l’aurez attiré grâce à l’énergie que vous dégagez.

Faire du stop est avant tout une question de bon sens (faire du stop seul-e la nuit sur une route de campagne n’est pas une très bonne idée), de respect, de confiance, d’envie de partager et de curiosité.

Si vous êtes intéressé-e par l’aventure, il existe des sites spécialisés qui donnent des conseils et les bons spots selon la ville et le pays : pour la France et le monde entier Hitchwiki (hitchhiking = auto-stop en anglais), et Rezopouce où vous trouverez un réseau d’auto-stop organisé.

Si vous ne connaissez pas encore : « Nus et culottés » ! Je vous conseille de regarder leurs vidéos, ça peut inspirer.


Bateau-stop

Il y a plusieurs façons de faire du bateau-stop :
– dans une marina en demandant directement aux navigateurs.

– grâce aux nombreux sites internet qui mettent en relation les skippers et les équipiers : vogavecmoi, bourse-aux-equipiers, stw pour ne citer qu’eux. Avoir de l’expérience en tant qu’équipier est plus qu’apprécié.

– les cargos sont à proscrire, du moins c’est très réglementé et cela revient cher.

– avec les ferries, en embarquant dans le camion d’un routier.

D’autres sources : Hitchwiki, Tourdumondiste.


Covoiturage

Pratique bien connue maintenant : il y a bien sûr le fameux site Blablacar, il en existe également de nombreux autres où il n’y a pas de commissions ajoutées au prix du trajet comme ceux-ci : FreeCovoiturage et Mobicoop.

Le bus :
Le bus peut également être une bonne alternative pour traverser l’Europe, de nombreuses compagnies font des offres très intéressantes, pour seulement quelques euros il est possible de faire des centaines de kilomètres.


Coavionnage

Oui ça existe, Coavmi, Wingly, Wingshare et Aerostop entre autres sont des sites où les pilotes privés ayant prévu d’effectuer un trajet en avion proposent leurs places vides.

J10 LULEA (24)
À Lulea. La nuit précédente une aurore boréale s’est montrée.

En conclusion, le voyage alternatif permet, selon moi, de découvrir ce qui nous connecte chacun et chacune à l’autre. Il est souvent d’une intensité remarquable.

Ce qui est super, par exemple après avoir expérimenter l’auto-stop, c’est qu’en prenant sa voiture à son tour lorsqu’on croise un auto-stoppeur on s’arrête avec le sourire, le virus de la confiance se propage et circule.

Le voyage alternatif permet de dépasser ses limites et ses croyances, de faire une véritable pause dans un quotidien qui va à toute allure pour arriver à apaiser et reconsidérer les choix que nous faisons et faire resurgir les envies, les besoins profonds.
Bien sûr pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour ça, à côté, voire même chez soi peut suffire… il faut parfois du temps pour s’en apercevoir.

L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? En tout cas le voyage dé-couvre une autre réalité.

Merci à toutes les personnes qui m’ont inspirées et poussées à voyager, m’ont ouvert mon cœur et ma tête, pour leur confiance, leur accueil.

Autre blog : Le Sac à Dos. Vous y trouverez un tas d’infos sur le voyage.

J’espère que cet article vous a motivé pour réaliser votre envie de voyager… il suffit d’un premier pas !

Retour en haut de la page

1 commentaire pour “Voyagez autrement sans vous ruiner : alternatives et premiers pas”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.